Wednesday, 16 December 2015

ZO KWE ZO, Un homme est un homme

Le 13 Décembre, 2015, la nouvelle constitution de la République centrafricaine a été votée.

Nous avons entendu des coups de feu dans Batangafo, beaucoup moins que dans Bangui où dans le quartier musulman, PK5, en plus d’avoir les urnes qui disparaissent, ils ont lancés jusqu’à des grenades. Il y a déjà deux morts et vingt et plus blessés.

ZO KWE ZO. Un homme est un homme, Boganda, le père de la patrie a dit. Le même qui a écrit et chanté son hymne avec la voix vigoureuse. ZO KWE ZO, chaque vie humaine est précieuse, nous avons envie de chuchoter à l'oreille poussiéreuse et pleine de sueur de l'être humain qui est au point de lancer une grenade contre d'autres êtres humains.

Mais dans ce contexte, lorsque quelqu'un répond qu'il ira voter pour retourner aux champs au bout de deux ans et faire que les écoles rouvrissent, vous comprenez que chaque personne est précieuse. Il y a toujours de l'espoir.


Mais que dit-elle la nouvelle constitution?

Selon le commentaire de Sandra Martin-Blanc, "on devrait être fou pour la soutenir." Pour quoi? Selon elle, en plus de donner trop de pouvoir au parlement ce qui pourrait conduire à la paralysie intitutionale, cela génère dans un pays de ressources limitées, un Sénat et des conseillers apparemment inutiles. Un exemple serait le Conseil économique et social a proposé dans l'article 112. D'autres seraient le Haut Conseil de la communication (article 115) ou la Commission nationale de médiation (article 116). Il semble plus utile en théorie, le tribunal pénal spécial. Je commente quelques curiosités.

L’article 18 pour mentionner quelque chose, déclare qu'il est un État laïque, même si dans l’article 26, le président doit prêter serment devant Dieu. Petits détails. Le plus attendu peut-être le 24, lequel limité à deux mandats de cinq ans les aspirations d'un président. Bien sûr, il y a qu’à se référer à Rwanda pour vous rappeler que vous pouvez toujours changer la constitution à la dernière minute.

Comme vous vous pouvez l'imaginer, il y a des articles clairement coyunturels et politiques comme le 107 en affirmant que le président est responsable des actes commis au cours de son mandat, dans le cas de haute trahison. Pour le reste, il semblerait qu’ils profitent de l’immunité.

Mais je pense que le plus controversé est le 24 qui exclut comme candidats tous ceux qui ne n’ont pas vécu l'année précédènte à la République centrafricaine ou qui n’ont pas une propriété privé dans le pays. Et précisément en raison de l'exclusion de certains candidats nous écoutons à nouveau de la musique de guerre à Bangui et même ici à Batangafo.

De retour du papier à la réalité, aujourd'hui des groupes Antibalaka principalement de croyance chrétienne ont tiré à Bangui et des groupes Séléka en grande majorité de croyance musulmane ont tiré ici, à Ndele, Kaga Bandoro et Birao (comme par exemple la faction du FPRC dirigé par Nourredine Adam). Certains parce qu'ils ont pas accepté leurs candidats et d'autres encore parce qu'ils disent que les conditions pour des élections ne sont pas remplies, par exemple le retour de tous les exilés.


Je viens de voir à nouveau la personne qui m'a dit qu'il allait voter pour pouvoir cultiver à nouveau les champs. Je lui ai demandé et il m'a dit que, après d’entendre les tirs, prendre le risque d’aller voter oui ou non à une constitution qu’ils ne savent pas ce qu'elle dit, ne vaut pas la peine. Il votera, mais aux élections. Comme Brassens chantait, «mourir pour des idées est bien, mais de mort lente."

D'autres vont voter oui et non pour qu’il soit nul et ainsi se plaindre qu’ici, à Batangafo où aucune télévision ou radio fonctionne depuis des mois, personne leur a expliqué ce qu’ils votent. Sans parler de la crainte que si ils votent « non », il n’y aura des élections, ni paix, quand en principe il serait parfaitement possible d'organiser des élections et que le prochain président élabore un nouveau brouillon.

Il y a encore d'autres qui ne pensent pas à voter aux élections. Selon eux, quoi qu'il arrive aujourd'hui à la capitale, sera transformé en un oui et aux élections ils estiment que la communauté internationale fera tout ce qu'il faut pour faire vaincre leur candidat Martin Ziguélé, à qui ils jettent des pierres même dans son village, qui depuis de ses déclarations de qu’il ferait un pacte avec le diable pour renverser l'ancien président, est associé avec le groupe armé Séléka de majorité musulmane.


ZO KWE ZO, personne est plus que quiconque. Ainsi commencait l'ancienne constitution et ainsi commence ce qui semble être la nouvelle.

Voir si le père de la nation se passe aujourd'hui par Bangui pour tirer des oreilles à quelques personnes et que bientôt les gents puissent retourner sur leurs champs aimés et envoyer leurs enfants à l'école.

Bon courage Centrafrique.


Sunday, 13 December 2015

ZO KWE ZO, a man is a man

Today, December 13th 2015, the new Constitution of the Central African Republic is put to vote.

Gunshot has been heard in Batangafo, though much less than in Bangui, where, in the Muslim PK5 neighbourhood, ballot boxes have disappeared and grenades have been fired. Two people have died so far, and over twenty are injured.

ZO KWE ZO. A man is a man, said Boganda, the country’s founding father. He who for the first time sang the national anthem, with a vigorous voice. ZO KWE ZO, each human life is precious, one feels compelled to whisper to the human being who is about to throw a grenade at other human beings, in his dusty ear.

However, when, in that context, someone tells you that he will go to vote so that he can start cultivating his field once again after two years, you understand that each man is precious. That there is always hope.



But what does the new Constitution say?

According to Sandra Martin-White, “one would need to be crazy to vote for it”. Why? According to her, because, in addition to giving the parliament enough power to cause institutional paralysis, it creates, in a country with the scarcest resources, an apparently pointless Senate and unnecessary councils. One such example would be the Economic and Social Council proposed in article 112. Or the High Council for Communication (art. 115) and the National Council for Mediation (art. 116). A more welcome addition, in principle, is the Special Court of Justice. But let’s dwell on some peculiarities.

Article 18, for instance, states that the Republic is a secular state; the President, however, must swear by God when taking up the post. A minor detail. Among the most anticipated articles is probably number 24, where a limit of two 5-year terms is imposed for a President’s tenure in office. However, one need not look further than Rwanda to see how this can always be changed in the last moment.

As you can imagine, some articles are heavily political and influenced by the current situation, such as number 107, which states that the President will only be responsible for acts committed during his tenure in the case of high treason. Other than that, seemingly full immunity.

But I believe the most controversial article is number 24, which excludes as candidates all persons who have not resided in the Republic over the previous year, or who do not own a residence in the country. And it is precisely because of the exclusion of candidates that the drums of war are being heard again in Bangui and even here, in Batangafo.

Leaving paper for reality, today the Christian-majority Antibalaka groups have been firing in Bangui, and the Muslim-majority Séléka have been firing here, and in Ndele, Birao and Kaga Bandoro (for instance, the FPRC faction of Nourredine Adam). Some quarry because their candidate has not been accepted, the others because they say the necessary conditions are not met to hold elections, such as the return of all the exiled.



I have just seen again the person who told me he was going to vote in order to be able to cultivate his field again. I asked him once more and he said that, after today’s gunshot, voting for a constitution whose contents he does not know is not worth the risk. He will vote, but in the elections. As the Brassens song went, “dying for your ideals is ok, but let it be a slow death”.

Others say they will vote both yes and no, so as to make their votes void and thus voice their complaint that here, in Batangafo, where there has been no TV or radio for months, no one has explained what exactly they are voting. Not to mention the fear that there will be no elections – and no peace – if they vote no, when in principle nothing would prevent the elected president from writing a new draft.


There are others who do not even intend to vote in the elections. According to them, whatever the people vote, it will be transformed into a yes in the capital; and, in the elections, the international community will do whatever it takes so that their candidate, Martin Ziguelé, will win. Ziguelé, who is thrown stones even in his own village since, after stating that he would strike a deal with the devil to bring down the former president, he is associated with the majority-Muslim Séléka armed group.



ZO KWE ZO, no one is more than anyone else. Thus began the former constitution and thus begins the likely new one.

Let’s hope the Founding Father turns up today in Bangui and pulls the ears of a few and people can soon cultivate their beloved fields again and send their children to school.

Bon courage Centrafrique.

ZO KWE ZO, Un hombre es un hombre

Hoy, 13 de diciembre de 2015, se vota la nueva constitución de la República Centroafricana. 

Se han oído algunos tiros en Batangafo, muchos menos que en Bangui donde en el barrio musulmán PK5, a parte de desaparecer urnas, han lanzado hasta granadas. Ya hay dos muertos y veintitantos heridos.

ZO KWE ZO. Un hombre es un hombre, dijo Boganda, el padre de la patria. El mismo que escribió y cantó su himno por primera vez con voz vigorosa. ZO KWE ZO, cada vida humana es preciosa, le entran a uno ganas de susurrarle a su oído polvoriento y sudoroso a ese ser humano que está a punto de lanzar una granada contra otros seres humanos.

Pero cuando en ese contexto alguien te responde que va a votar para poder volver a cultivar los campos después de dos años y para que abran las escuelas entiendes que cada hombre es valioso. Que siempre hay esperanza.


¿Pero qué dice la nueva constitución?

Según el comentario de Sandra Martin-White, "habría que estar loco para avalarla". ¿Por qué? Según ella porque además de dar tanto poder al parlamento que pueda llevar a una parálisis intitucional, crea en un país de limitadísimos recursos un Senado y unos consejeros aparentemente innecesarios. Un ejemplo sería el Consejo Económico y Social propuesto en el artículo 112. Otros quizás el Alto Consejo de la Comunicación (art 115) o el Consejo Nacional de la Mediación (art 116). Más útil parece en teoría la Corte Penal Especial. Os comento algunas curiosidades.

En el artículo 18 por empezar por algo, se precisa que es un estado laico aunque según el 26 el presidente debe jurar su cargo ante Dios. Pequeños detalles. El más esperado puede ser el 24 en el que limita a dos mandatos de 5 años las aspiraciones de un presidente. Claro que no hay más que ver a Ruanda para recordar que eso siempre se puede cambiar en el último momento.

Como os podréis imaginar, hay artículos de contenido claramente coyuntutal y político como el 107 en el que se afirma que el presidente sólo será responsable de las acciones cometidas durante su mandato en el caso de Alta Traición. Para lo demás, inmunidad según parece. 

Pero creo que el más polémico es el 24 por el que se excluyen como candidatos a todos aquellos que no hayan residido el último año en la República Centroafricana o no tengan alguna vivienda en propiedad. Y precisamente por la exclusión de candidatos es por lo que se oye música de guerra de nuevo en Bangui e incluso aquí en Batangafo.

Volviendo del papel a la realidad hoy grupos Antibalaka de mayoría cristiana han estado disparando en Bangui y grupos Seleka de mayoría musulmana han estado disparando aquí, en Ndele, Birao y Kaga Bandoro (por ejemplo la facción FPRC de Nourredine Adam). Unos porque no han aceptado a su candidato y otros porque dicen que todavía no se cumplen las condiciones necesarias para unas elecciones, por ejemplo el retorno de todos los exiliados.


Acabo de ver otra vez a la persona que me dijo que iba votar para volver a cultivar los campos. Le he preguntado y me ha dicho que después de los tiros de hoy arriesgarse por votar sí o no a una constitución que no sabe lo que dice no merece la pena.  Que va a votar, pero en las elecciones. Como cantaba Brassens, "morir por las ideas está bien, pero de muerte lenta".

Otros van a votar que sí y que no para que sea nulo y así quejarse de que aquí en Batangafo donde no hay televisión ni radio desde hace meses nadie les haya explicado qué están votando. Eso por no hablar del miedo a que si votan que no, no habrá elecciones -ni paz- cuando en principio sería perfectamente posible celebrar elecciones y que el próximo presidente redactara un nuevo borrador.

Hay otros incluso que no piensan votar ni en las elecciones. Según ellos salga lo que salga hoy en la capital se transformará en un sí y en las elecciones creen que la comunidad internacional va a hacer lo que sea necesario para que venza su candidato: Martin Ziguelé, al que tiran piedras hasta en su pueblo porque desde sus declaraciones de que pactaría con el diablo para tumbar al antiguo presidente, se le asocia con el grupo armado de mayoría musulmana Seleka. 



ZO KWE ZO, nadie es más que nadie. Así empezaba la antigua constitución y así empieza la que parece que va a ser la nueva. 

A ver si el padre de la nación se pasa hoy por Bangui a tirar de las orejas a unos cuantos y la gente pronto puede volver a cultivar sus queridos campos y a enviar a sus hijos a las escuelas.

Bon courage Centrafrique.

Monday, 5 October 2015

Ramassant les pièces du puzzle centrafricain.

Depuis samedi passé il y a 40.000 nouveaux déplacés à Bangui, 800 prisonniers qui se sont échappés de la seule prison qui fonctionnait à la capitale, il y a des centaines de blessés y plus d'une trentaine de personnes sont mortes. Le frère d'une des victimes continue à travailler avec moi à l'hôpital. Quand j'apprendre la nouvelle, je lui dis qu'il peut rentrer chez lui. Il me remercie avec un air résigné, digne et triste. Mais il reste à son poste.

Aujourd'hui le nombre de twits à  propos de #CARcrisis s'est réduit un peu et la plus part parlent d'un calme tendue. Dans la salle de la télé, les pièces d'un puzzle énorme ont trouvé sa place grâce à l'immense patience de Angela. Je viens de finir un livre intitulé "Making sense of the Central African Republic", quelque chose du genre "comprendre la République Centrafricaine". Voyons si j'ai réussis. 

Un peu d'histoire.

La première chose que j'ai appris est que depuis le dix-neuvième siècle, le pays a été très influencé par le Tchad, avec son sultanat esclavagiste qui a fait ses preuves par ici. Cela ne me surprend pas que dans l'histoire récente du Tchad, ils aient considéré qu’ils pouvaient s´entremettre et enlever des présidents a leur volonté. Demandez à Bozizé. Élevé au pouvoir par Déby, l'éternel président du Tchad, a été renversé ensuit par le milices Seleka, intégrées en partie par des mercenaires tchadiens, et remplacé par Michel Djotodia.

Déby, président du Tchad depuis 1990
Bozizé, président de la RCA de 2003 à 2013
Djotodia président de la RCA de mars 2013 à janvier 2014
La deuxième est que pour les français, ce qu'ils ont dénommé Oubangui-Chari, était né en fait comme un accident de l'histoire coloniale. Je m´explique. Les français voulaient contrôler l'Afrique depuis le Sénégal jusqu'à Djibouti, d'Ouest en Est, pour freiner les ambitions des anglais de contrôler l'Afrique du "Cape au Caire".

Pour ne pas trop tendre l'histoire : les français, après être arrivés jusqu'à Fashoda avec une expédition aventureuse, composée par de milliers de porteurs, mais que 150 solaires, quand ils se sont retrouvés avec les anglais, ils ont fait demi-tour sans que ceux-ci aient à tirer un seul coup de feux (supériorité navale britannique, les cas de Dreyfus en France...). Au moins, les anglais ont eu le détail de changer le nom de la ville pour que les français n'en souffre pas trop. Fashoda est à présent Kodok, et elle se trouve en Sud Soudan.  

Mais retournons en RCA. Le fait est que les français s'étaient déployés dans cette région,  et elle est devenue le ´cul de sac´ de son axe rêvé ouest-est. Et on dirait que ça continue à l'être :-(

Avec ces débuts et l'exemple de la voisine Congo belge ne surprend pas la manque de discrétion de la France pour laisser le pays dans les mains d'entreprises sans scrupules en échange de 15% des bénéficies obtenus. Et cela surprend encore moins l'exploitation sauvage des ressources tel que le bois, les nommés diamants de sang ou d'autres ressources et réserves naturels que chaque groupe (furtives et groupes armés anti-furtives où se sont formés quelques des rebelles du pays tel que le chef Seleka Joseph Zibdeko) a réalisé en absence d'une autorité central forte.

Cela semble facile; un classique. Cependant, pour mieux comprendre où placer les autres pièces du puzzle centrafricain, nous devons bien savoir où placer la République Démocratique du Congo. Avant que toute l'attention se porte vers le Nord,  au Tchad de l'autre côté du fleuve Chari, le voisin naturel se trouvait au Sud, de l'autre côté du fleuve Oubangui qui baigne la capital. Il ne fessait aucun doute quand Mobutu, l'ex-dictateur du Congo disait que Bokassa (empereur auto-proclamé de la RCA) était son frère mais que Kolingba (de sa même ethnie, Yakoma) était son fils.

Mobutuprésident du Zaïre de 1965 à 1997
"Empereur" Bokassaprésident de la RCA de 1966 à 1976
Kolingba, président de la RCA de 1981 à 2003
(Ils disent que Mantion, "proconsul" français étais le vrai chef)
La "famille congolaise" se casse quand Patassé, le seul président centrafricain qui a été élu démocratiquement, s'est associé avec Bemba, le dirigeant du MLC et en opposition au président Kabila. Cela est aussi vrais que Patassé, le plus charismatique et selon les mauvaises langues, quelqu'un qui aimait bien les fêtes, risquait aussi bien avec les amitiés qui fréquentait, tels que Gadaffi pour freiner l'influence du tchadien Déby. Mais le jeux n'est bien tourné et Déby a finalement aidé Bozizé à obtenir la présidence.

Patassé, le seul président démocratiquement élu de la RCA. Il a gouverné de 1993 à 2003
Au pillage de la France, qui n'a jamais disparu, les pressions du Congo en premier et du Tchad après, l'effet d'autres conflits voisins tels que celui de Dafur et la présence de groupes armées comme la Lord Resistance Army de l´ougandais Joseph Kony, aux conflits des agriculteurs locaux avec les nomades peuls, il faut rajouter une pièce qui paraît ne pas avoir une place dans ce puzzle: presque une douzaine de "missions de paix" internationales qui ont pris place par ici depuis les années quatre-vingt-dix jusqu'à la MINUSCA actuelle (avec la Sangaris française toujours présente).

Comment c´est possible que telle quantité des institutions, pendant autant de temps ont fait tellement peu?

Dans le livre de Tatiana Carayannis et Louisa Lombard, elles parlent de "l'accordéon de l'aide" qui arrive de façon abondante quand la situation est déjà désastreuse, mais qui disparaît avant même que les problèmes de fond commencent à se régler: sécurité, un développement économique qui arrive à la population, des institutions pas corrompues et stables... Les 400 millions d'aide humanitaire d'émergence qui ont été utilisé en 2014 sont trois ou quatre fois de plus que l'aide destinée au développement. En lieu, nous avons le circuit vicieux d'acteurs internationaux qui veulent partir le plus tôt possible et quelques élites locales qui ne veulent pas renoncer à leur privilèges dans un pays plus grand que la France, mais avec une population d'environ 4 millions de personnes qui vivent dans la pauvreté la plus absolue et avec une espérance de vie de seulement 47 ans. 

Peut-être l'exemple le plus claire se soit les 27 millions de dollars du fond  pour le programme de Désarmement Démobilisation et Réintégration que, comme ces derniers jours ont démontré, n'a pas vraiment servis à désarmer mais plutôt au contraire. La lenteur du processus du côté des élites pour continuer a recevoir de l'argent en plus de la résignation des donneurs a permis a beaucoup d'individus de joindre les groupes armées avec la promesse de l´argent à recevoir dans le future de les programmes du DDR.

Avec toutes ces pièces du puzzle, on commence à mieux comprendre la violence déclenché à la fin du 2012 et pendant le 2013 pour l'alliance des groupes Seleka du Nord oublié de le RCA, de majorité musulmane  (quelques ex-policiers antifurtives y d'autres mercenaires tchadiens) qui ont renversé le président corrompu Bozizé et sa famille installée au pouvoir. Notamment, la réaction Anti-Balaka, de majorité chrétienne qui répondra avec encore plus de brutalité et qui a fait renversé en une année le pouvoir du président Djotodia.

Ils manquent cependant les même pièces de toujours pour que le puzzle centrafricain ne saute pas en l'air chaque fois que les uns ou les autres donnent un coup de poing sur la table régionale. Est-ce que la communauté internationale et la MINUSCA des erreurs passées? Quelle influence aurait-il dans le processus la possibilité de vendre les diamants de sang? Est-ce que la présidente de transition, Catherine Samba-Panza trouvera-t-elle les pièces de paix, stabilité et fiabilité institutionnel dont le pays à besoin avant que des élections plus au moins démocratiques soient organisées?  

Cela paraît assez peu probable quand elle même à été impliquée dans un cas de corruption sur la concession des droits d'exploitation des diamants à la fille du président angolais Dos Santos, après que Angola avait donné 10 millions d'aide au développement et 5 millions encore qui sont disparus dans le parcours. Ou chaque fois qu'un médiateur comme le président du Congo Brazaville, Sassou Nguesso, regarde plus pour l'appui de la France pour son troisième mandat que pour la résolution des problèmes de la population. 

Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la RCA depuis 2014

Mais tous les jours, quand je parcours la même route de terre que devient un fleuve chaque fois qu'il y a un orage, et que cependant tous les jours c'est à nouveau une promenade où enfants et adultes de sourires et espoir infatigables te saluent par ton prénom, je comprends qu'il y a encore des pièces de ce puzzle qui ne sont encore pas dans le livre que je viens de finir. Je croix que je commence à apercevoir un petit bout de ce merveilleux puzzle. 




 Et chaque fois que je regarde mon collègue qui continue à prendre soin des malades malgré que son frère vienne d'être tué dans les incidents de la semaine dernière, j'ai aucun doute que quand nous tous serons capables d'apporter notre contribution pour que toutes les pièces du puzzle trouvent sa place, les centrafricains pourront finalement profiter de son paradis entre le fleuve Oubangui et Chari.



[Entré traduit au français par mon amie Isabel. Merci beaucoup Isabel !!!]

Friday, 2 October 2015

Picking up the pieces of the central african puzzle

Since Saturday there are 40,000 new Internally Displaced People in Bangui, 800 prisioners escaped from the only full functioninig prision in the capital, thousands are wounded  and more than
thirty have died. The brother of one of the victims goes on working with me in the hospital. When I find out, I tell him he can go home. He thanks me with a regard full of acceptance, dignity and sadness. But he stays.

Today, the amount of tweets with #CARcrisis has gone down a little and most of them describe the situation as calm but tense. In the TV room a giant puzzle is being done thanks to Angela´s never-ending patience. I have just finished the book "Making sense of the Central African Republic". Let´s see if I´ve got it.

A bit of history

First thing I have learnt is that CAR has been very influenced by Chad since the nineteen century. With a slaver sultanate steping freely on here. It is not surprising then that Chad had considered that he could put presidents in and out at will. Ask Bozizé. Hoisted up to power by Déby, the eternal chadian president, was pulled down by Seleka militias partialy composed by chadian mercenaries and replaced by Michel Djotodia.

Déby, chadian president since 1990
Bozizé, RCA president since 2003 to 2013
Djotodia, RCA president since mars 2013 to january 2014

Secondly, for the french, what they called Oubangui-Chiari was born as an accident of colonial history. Let´s explain it.  The french wanted to control Africa from Senegal to Djibouti, from West to East stopping that way the paralel british ambition of controlling Africa "from Cape to Cairo".

To make the story short: the french, after having arrived to Fashoda as adventurous expedition of thousands porters but just 150 soldiers, they had to step back when they faced the british. The latter didn´t need to spend a single bullet (Britisfh navy was superior, Dreyfuss affaire in France...). At least the british were kind enough to change the name of the city to aleviate the pain of the french wound. Now Fashoda is Kodok and is in today´s South Sudan.

Let´s go back to CAR. The end of the story is that French withdrew here and CAR turned out to be ´le cul de sac´, the dead-end street of his West-East dreamt axe. And it is what still seems to be:-(

With such an origin and his neighbour´s example (the belgian Congo) it is less astonishing the french government act  of immorality by giving the region to a group of reckless companys in exchange of 15% of the benefits they could get. And there is no amazement of the wild explotation each group made in the absence of a strong central authority. Like they did with timber, natural reserves with his poachers and antipoachers armed groups (where some of the country rebels as Seleka chief Joseph Zindeko have been trained) or the so called blood diamonds.

It looks easy. A classic. Nevertheless, in order to go on with other pieces of the centralafrican puzzle we have to know very well where to put the Democratic Republic of Congo. Before all atention went north, to Chad in the other side of the Chiari river, the South was the natural CAR´s neighbour in the close sore of the Oubangui river that baths the capital city. Mobutu didn´t leave space for doubts when he said that Bokassa (who proclaimed himself "Emperor" of CAR) was his brother but Kolingba (also from Yakoma tribe) was his son.

Mobutu, Zaire (RDC) president since 1965 to 1997
"Emperor" Bokassa, RCA president since 1966 to 1976
Kolingba, RCA president since 1981 to 2003
(it is said that Mantion, the french "proconsul" was the real boss)

The congolese family falls apart when Patassé, the only democraticaly elected president of RCA, associates with Bemba, leader of the MLC and president Kabila´s enemy. Patassé, the most carismatic party lover of the lasts presidents, risked a lot with his friends choices, like Gadaffi to stop the heavy influence of the chadian president, Déby. As we saide before he didn´t win the game and Déby helped Bozizé to get the presidency.

Patassé, only democratically elected president of RCA. He rulled since 1993 to 2003
From french looting, to first Congo and afterwords Chadian preassures, to the spill over of neighbouring conflicts like Darfur and to the presence of armed groups like the ugandan Joseph Kony´s Lord Resistance Army, to the conflicts between peul pastoralists and local farmers, etc we have to add a piece that doesn´t seem to match into the puzzle: almost a dozen of "peace keeping" international missions that have wandered around here since the nineties to the actual MINUSCA (and the french Sangaris force that are never too far).

How is it possible that so many institutions, during so much time, had achieved so little?

In Tatiana Carayannis and Louisa Lombard´s book they talk about the "accordion of help" that arrives in big quantities when the situation is dissastrous but vanishes even before starting to face the structural problems: security, economic development that gets to the population in need, stable and accountable institutions... The 400 million dolars spent in  humaintarian aid in 2014 are 3 or 4 times bigger than development aid. Instead of that we have the vicious circle of international actors willing to leave as soon as possible and local elites that want to keep their privileges in a country bigger than France but with a population of less than 4 million people living in extreme poverty with just 47 years of life expectancy.

Maybe the most striking example is the 27 million dollars of the Disarmement Desmobilisation and Reintegration programme that -as it is sadly obvious these days- has not reached his goal of dissarming the groups but apparently exactly the opposite. The slowing-down of the process by the elites willing to keep on receving money added to the resignation of the donors has allowed lots of people to enlist in the armed groups with the promise of the money they would recieve in the future from the DDR programme founds.

With all these pieces of the puzzle we start understanding better the uncontrolled violence of end 2012 and 2013 by Seleka ´aliance´groups from the forgotten north of muslim majority (some ex antipoacher policemen, some chadian mercenaries) that overthrew the corrupted president Bozizé and his family that was settled down in power. Or the Anti-Balaka reaction from christian majority that answered even more brutally and that made president Djotodia fall down in less than a year.

We are missing though, always the same pieces. The ones that will prevent the central african puzzle from blowing away everytime that someone bangs their fists on the regional table. Will MINUSCA and the international community learn from their past mistakes? How will the end of the embargo on blood diamonds affect the peace process? Will the transition president Catherine Samba-Panza be able to find the pieces of stability, acountability and security that her country will need before holding elections that we can call democratic?

It doesn´t look probable when she was herself involved in the corruption case related with the concession for diamond explotation to the daughter of  Dos Santos, when Angola donated 10 million dollars for developmental aid plus 5 more that disapeared on the way. Also it doesn`t look likely when the Congo Brazza´s president Sassou Nguesso is more interested in french support for his third term mandate than to support the CAR population in need.


Catherine Samba-Panza, RCA transition president since 2014
But when I walk day after day on the same road that turns into a river after every storm but nevertheless every morning turns back to be a path where kids and adults, with tireless smiles and hopes, greet you by your name; I understand that there are pieces that are not in the book I have just finished. I think I am starting to get a glimpse of this wonderfull puzzle. 


And everytime I see my colleage that goes on healing patients despite the fact that his brother has just been murdered, I don´t have the slightest doubt that when we all do our part to put all the pieces together, the central african people will finally be able to enjoy their small paradise between the Oubangui and the Chiari rivers

Thursday, 1 October 2015

Recogiendo las piezas del puzle centroaficano

Desde el sábado hay 40.000 nuevos desplazados en Bangui, 800 presos se han fugado de la única prisión que funcionaba en la capital, hay cientos de heridos y más de una treintena de personas han muerto. El hermano de una de esas víctimas sigue trabajando conmigo en el hospital. Cuando me entero le digo que puede irse a casa, me lo agradece con una mirada resignada, digna y triste. Pero no se va.

Hoy la cantidad de twits sobre #CARcrisis ha descendido un poco y casi todos hablan de una calma tensa. En la sala de la tele las piezas de un puzle gigantesco van encontrando su sitio gracias a la infinita paciencia de Angela Yo me acabo de terminar el libro "Making sense of the Central African Republic" algo así como "Intentando entender la República Centroafricana". A ver si lo he conseguido.

Un poco de historia

Lo primero que aprendo es que desde el siglo XIX ha estado muy influida por lo que hoy es Chad, con su sultanato esclavista haciendo de las suyas por aquí. Poco sorprende que en la historia reciente el Chad haya considerado que podía poner y quitar presidentes a su antojo, como bien sabe Bozizé. Aupado al poder por el Déby, el eterno presidente de Chad, pero que luego fue derrocado por milicias Seleka integradas en parte por mercenarios chadianos y sustituido por Michel Djotodia.

Déby, presidente de Chad desde 1990
Bozizé, presidente de RCA de 2003 a 2013
Djotodia, presidente de RCA de marzo de 2013 a enero 2014

Lo segundo es que para los franceses, lo que ellos llamaron Oubangui-Chari nació como un accidente de la historia colonial. Me explico. Los franceses querían controlar África desde Senegal hasta Djibouti, de Oeste a Este, y así frenar la ambición paralela de los ingleses de controlar África "from Cape to Cairo", desde Ciudad el Cabo hasta el Cairo.

Por no alargar demasiado la historia: los franceses, después de llegar hasta Fashoda con una expedición aventurera compuesta de miles de porteadores pero sólo 150 soldados, cuando se encontraron con los ingleses se dieron media vuelta sin que éstos tuvieran que disparar una sola bala (superioridad naval británica, caso Dreyfus en Francia...). Al menos los ingleses tuvieron el detalle de cambiar el nombre a la ciudad para que no les escociera tanto la herida a los franceses. Ahora Fashoda se llama Kodok, y está en Sudán del Sur.

Pero volvamos a RCA. El caso es que los franceses se replegaron aquí y pasó a ser el callejón sin salida de su soñado eje Oeste-Este. Y parece que sigue siéndolo :-(

Con estos orígenes y el ejemplo del vecino Congo belga sorprende menos la desfachatez del gobierno francés de entregar la región a un grupo de empresas sin escrúpulos a cambio de un 15 por ciento de los beneficios que obtuvieran. Y sorprende menos aún la explotación salvaje que en ausencia de un autoridad central fuerte, cada grupo ha hecho de los recursos que tenía a mano; como la madera, las reservas naturales con sus furtivos y los grupos armados antifurtivos (donde se han "formado" parte de los rebeldes del país como el jefe Seleka Joseph Zindeko) o los llamados diamantes de sangre.

Parece fácil. Un clásico. Sin embargo, para poder pasar a otras piezas del puzle centroafricano tenemos que saber bien cómo colocar la de República Democrática del Congo. Antes de que toda la atención se dirigiese al norte, a Chad al otro lado del río Chari, el vecino natural era el del Sur, el de la otra orilla del río Oubangui que baña la capital. No dejaba lugar a dudas Mobutu, el exdictador de Congo cuando decía que Bokassa (auto proclamado emperador de RCA) era su hermano pero que Kolingba (de su misma etnia, Yakoma) era su hijo.

Mobutu, presidente de Zaire (RDC) de 1965 a 1997
"Emperador" Bokassa, presidente de RCA de 1966 a 1976
Kolingba, presidente de RCA de 1981 a 2003
(aunque las malas lenguas dicen que quien de verdad gobernaba era Mantion, el "pro cónsul" de Francia)

La "familia congolesa" se rompe cuando Patassé, el único presidente de la RCA electo democráticamente, se asocia con Bemba, dirigente del MLC y enfrentado al presidente Kabila. Claro que a Patassé, el más carismático y según dicen juerguista de los últimos presidentes le gustaba arriesgar con sus amistades, como con Gadaffi para frenar la influencia del chadiano Déby. Como decíamos antes, le sale mal la jugada y Déby ayuda a Bozizé a conseguir la presidencia.

Patassé, único presidente electo de RCA. Gobernó de 1993 a 2003
Al pillaje de Francia, que nunca se fue, las presiones de Congo primero y de Chad después, el efecto rebote de otros conflictos como el de Darfur y la presencia de grupos armados como la Lord Resistance Army del ugandés Joseph Kony, a los conflictos de los agricultores locales con los pastores Peul, etc  hay que añadir una pieza que parece que no encaja ni con cola: casi una docena de "misiones de paz" internacionales que se han paseado por aquí desde los noventa hasta la MINUSCA actual (con la Sangaris francesa siempre cerca).

¿Cómo es posible que tantos organismos, durante tanto tiempo, hayan conseguido tan poco?

En el libro de Tatiana Carayannis y Louisa Lombard se habla del "acordeón de la ayuda" que llega en grandes cantidades cuando la situación ya es desastrosa pero desaparece antes de que empiecen siquiera a resolverse los problemas de fondo: seguridad, un desarrollo económico que llegue a la población, unas instituciones no corruptas y estables... Los 400 millones de ayuda humanitaria de emergencia que se emplearon en 2014 son tres o cuatro veces más que la ayuda destinada al desarrollo. En su lugar tenemos el círculo vicioso de unos actores internacionales que quieren irse cuanto antes y unas élites locales que no quieren renunciar a sus privilegios en un país más grande que Francia pero con una población de poco más de cuatro millones de habitantes viviendo en la pobreza con una esperanza de vida de tan solo 47 años.

Quizá el ejemplo más claro sean los 27 millones de dólares del fondo para el programa de Desarmamento Desmobilización y Reintegración que como es obvio estos días no ha servido para que los grupos se desarmen sino que parece que para lo contrario. El enlentecimiento del proceso por parte de las élites para seguir recibiendo dinero junto a la resignación de los donantes ha permitido que mucha gente se alistara en los grupos armados con la promesa del dinero que en el futuro recibirían de los programas de DDR.

Con todas estas piezas del puzle ya se empieza a entender mejor la violencia desatada a finales de 2012 y durante el 2013 por la "alianza" de grupos Seleka del norte olvidado de CAR, de mayoría musulmana (algunos expolicías antifurtivos y otros mercenarios chadianos) que derrocó al corrupto presidente Bozizé y a su familia instalada en el poder. O la reacción Anti Balaka de mayoría cristiana que respondió con más brutalidad si cabe y que hace caer en un año al presidente Djotodia.

Sin embargo faltan las mismas piezas de siempre para que el puzle centroafricano no salte por los aires una y otra vez cada vez que alguien de un puñetazo en la mesa regional. ¿Aprenderá la comunidad internacional y la MINUSCA de sus errores pasados? ¿Cómo influirá en el proceso la posibilidad de vender los diamantes de sangre? ¿Será capaz la presidenta de transición Catherine Samba-Panza de encontrar las piezas de paz, estabilidad y fiabilidad institucional que el país necesita antes de que se celebren unas elecciones que puedan llamarse democráticas?

Parece poco probable cuando ella misma estuvo envuelta en un caso de corrupción relacionado con la concesión de explotación de diamantes a la hija del presidente de Angola, que donaba 10 millones de ayuda al desarrollo y 5 más que desaparecieron por el camino. O cada vez que un mediador como el presidente de Congo Brazaville, Sassou Nguesso, mira más por el apoyo de Francia para su tercer mandato que por la resolución de los problemas de la población.

Catherine Samba-Panza, presidenta de transición de RCA desde 2014

Pero cuando recorro día tras día la misma carretera de tierra que se transforma en río con cada tormenta y que sin embargo todas las mañanas vuelve a ser un camino donde te saludan por tu nombre niños y mayores de sonrisa y esperanza infatigables, entiendo que hay piezas que no están en el libro que me acabo de leer. Me parece que empiezo a vislumbrar un trozito de este maravilloso puzle.


Y cada vez que miro a mi compañero que sigue cuidando enfermos pese a que acaban de matar a su hermano, no me cabe duda de que cuando todos aportemos nuestro granito de arena para que encajen por fin todas las piezas, los centroafricanos podrán disfrutar por fin de su pequeño paraíso entre los ríos Ubangui y Chari.




Sunday, 12 July 2015

Good bye letter to the great MSF team in Malakal

Juba 06/7/2015

Dear friends from South Soudan:

I have not left Juba yet and I already miss you all.
I want to thank you first for all the things I have learnt with you and for all the wonderful stories that you have told me. I have seen the temple of Nyikang, the Shilluk king that never dies, close to the tree where people go to proof their innocence because if they lie they die.

I have heard that Dinka and Nuer ancestors come from the first humans on earth and that they quarrelled because one took the young calf meant to be for the other. But you have taught me how all the tribes, kawayas included, can work together as a big family.

I want to thank the most smiling cleaners in MSF records for the miracle of having an impeccable hospital in the middle of the mud. And for sharing their morning tea with me ;-) To the log team for big things as building and keeping the hospital in perfect conditions but also for small things like postponing their duties to look for a piece of soap for a mother who need it. To the cookers that bring happiness to the stomach but also to the ears when they are singing or to the eyes when we see their children playing around. Also to the drivers that offer to go to anyplace even if it can be dangerous for them.

And what to say about the amazing medical team we have. The imagination and patience of the nutritional assistants to find new ways to make our little babies accept the food and grow healthier. Or the divination power of our nurses and nurse supervisors to decipher my handwriting to know what is the treatment I want for the patients ;-) Thank you for the tender care you give them and also to keep them alive. You are the ones keeping permanently your eyes on them so we all can run to help when something goes wrong. If you didn´t pay attention to them, we always would arrive too late.

Special thanks to the unquenchable enthusiasm and energy of our CHWs that are our feet, eyes, ears and mouths outside the hospital. They can go tent by tent saving lives by explaining people how to prevent diseases or looking for a sick kid or an abducted woman or a man that didn´t come for the treatment. Without you we just treat the people that come to us, with you our hands can reach the farthest tent of this POC. You know how proud I am of all of you.
Forgive me because I cannot name you one by one but I will make a few exceptions:

Thank you Daniel for being the first one suffering me, for making a perfect follow up of the TB patients and for improving so much. If the new clinical officers and we all make the same effort you do, we will become an even better hospital and project.

Gentle, a soldier that becomes a clinical officer is a metaphor of the future I wish for this country even if you had a different name ;-) Thank you and all the rest for assuming the responsibility when we needed you even with the music of war being played so close to us.

Simon Dau, I know people in the new extension are happy having you there, but we need your big heart back in the hospital as soon as possible. Patients need your perfectionist notes in the ward, your patience in the ER and your stiches are definitely nicer than mines ;-)

To compensate we have Simon Angelo, the angel of Wau Shilluk that blessed us with his presence also in the hospital. We have been very lucky to share your experience in Kala Azar and your medical knowledge but apart from that you have been a good friend in both sides of the Nile River. I hope that this friendship with all of you will remain in both shores of the Mediterranean Sea.

And thank you Obaj for carrying the Mental Health of the team and the POC over your shoulders. Better thanks than mines are the ones you receive in the waterponts, or the ones you listen from women that were not speaking to anybody before or the colourful drawings of the children that you keep playing and happy. Without you, their reality wouldn´t be so full of colour. Keep on doing your magic, we all need it more than ever.

We could also call ourselves Translators Without Borders ;-) You know that when Wau Shilluk was attacked and everybody logically run away, Samuel, one of our translators stayed there alone and gave the treatment to the TB patients. And also in the hospital Kawayas we cannot work without you and if we understand South Soudan people a little bit better, it is obviously because of you. Thank you for that and pass my admiration to all the Wau Shilluk team for rebuilding the tent and the project and going on helping people there even when we couldn’t go for such a long time.


You see, as I have told you so many times, you are a great team. We all need the support of the donnors, and the lead from capital but you can work with or without kawayas. May be even better without us changing things all the time! ;-) Anyway, please treat Eliezer and the others with the same love you treated me.

And last but not least thanks to the patients, the reason for all of us to be there and the more resilient people one could imagine. Thanks to our children for playing with me and for explaining me how is the house of hippos under the water. And to the adults for the bracelet you gave me. It will remind me all of you.

Someone told me that when God (Kwoth, Juok or Nhialac) got angry with humans and broke the scale to heaven, at least he left the blue bird Otok to stay with them. I hope that sooner than later we will all see the blue bird of peace flying freely above the wonderful green lands of South Sudan. You are the best proof that it is possible and the best team to take care of the people of this country in the meanwhile.

Sucran kathir. Thank you all and see you soon. Insha Ala!

César