Le 13 Décembre, 2015, la nouvelle constitution de la République centrafricaine a été votée.
Nous avons entendu des coups de feu dans Batangafo, beaucoup moins que dans Bangui où dans le quartier musulman, PK5, en plus d’avoir les urnes qui disparaissent, ils ont lancés jusqu’à des grenades. Il y a déjà deux morts et vingt et plus blessés.
ZO KWE ZO. Un homme est un homme, Boganda, le père de la patrie a dit. Le même qui a écrit et chanté son hymne avec la voix vigoureuse. ZO KWE ZO, chaque vie humaine est précieuse, nous avons envie de chuchoter à l'oreille poussiéreuse et pleine de sueur de l'être humain qui est au point de lancer une grenade contre d'autres êtres humains.
Mais dans ce contexte, lorsque quelqu'un répond qu'il ira voter pour retourner aux champs au bout de deux ans et faire que les écoles rouvrissent, vous comprenez que chaque personne est précieuse. Il y a toujours de l'espoir.
Mais que dit-elle la nouvelle constitution?
Selon le commentaire de Sandra Martin-Blanc, "on devrait être fou pour la soutenir." Pour quoi? Selon elle, en plus de donner trop de pouvoir au parlement ce qui pourrait conduire à la paralysie intitutionale, cela génère dans un pays de ressources limitées, un Sénat et des conseillers apparemment inutiles. Un exemple serait le Conseil économique et social a proposé dans l'article 112. D'autres seraient le Haut Conseil de la communication (article 115) ou la Commission nationale de médiation (article 116). Il semble plus utile en théorie, le tribunal pénal spécial. Je commente quelques curiosités.
L’article 18 pour mentionner quelque chose, déclare qu'il est un État laïque, même si dans l’article 26, le président doit prêter serment devant Dieu. Petits détails. Le plus attendu peut-être le 24, lequel limité à deux mandats de cinq ans les aspirations d'un président. Bien sûr, il y a qu’à se référer à Rwanda pour vous rappeler que vous pouvez toujours changer la constitution à la dernière minute.
Comme vous vous pouvez l'imaginer, il y a des articles clairement coyunturels et politiques comme le 107 en affirmant que le président est responsable des actes commis au cours de son mandat, dans le cas de haute trahison. Pour le reste, il semblerait qu’ils profitent de l’immunité.
Mais je pense que le plus controversé est le 24 qui exclut comme candidats tous ceux qui ne n’ont pas vécu l'année précédènte à la République centrafricaine ou qui n’ont pas une propriété privé dans le pays. Et précisément en raison de l'exclusion de certains candidats nous écoutons à nouveau de la musique de guerre à Bangui et même ici à Batangafo.
De retour du papier à la réalité, aujourd'hui des groupes Antibalaka principalement de croyance chrétienne ont tiré à Bangui et des groupes Séléka en grande majorité de croyance musulmane ont tiré ici, à Ndele, Kaga Bandoro et Birao (comme par exemple la faction du FPRC dirigé par Nourredine Adam). Certains parce qu'ils ont pas accepté leurs candidats et d'autres encore parce qu'ils disent que les conditions pour des élections ne sont pas remplies, par exemple le retour de tous les exilés.
Je viens de voir à nouveau la personne qui m'a dit qu'il allait voter pour pouvoir cultiver à nouveau les champs. Je lui ai demandé et il m'a dit que, après d’entendre les tirs, prendre le risque d’aller voter oui ou non à une constitution qu’ils ne savent pas ce qu'elle dit, ne vaut pas la peine. Il votera, mais aux élections. Comme Brassens chantait, «mourir pour des idées est bien, mais de mort lente."
D'autres vont voter oui et non pour qu’il soit nul et ainsi se plaindre qu’ici, à Batangafo où aucune télévision ou radio fonctionne depuis des mois, personne leur a expliqué ce qu’ils votent. Sans parler de la crainte que si ils votent « non », il n’y aura des élections, ni paix, quand en principe il serait parfaitement possible d'organiser des élections et que le prochain président élabore un nouveau brouillon.
Il y a encore d'autres qui ne pensent pas à voter aux élections. Selon eux, quoi qu'il arrive aujourd'hui à la capitale, sera transformé en un oui et aux élections ils estiment que la communauté internationale fera tout ce qu'il faut pour faire vaincre leur candidat Martin Ziguélé, à qui ils jettent des pierres même dans son village, qui depuis de ses déclarations de qu’il ferait un pacte avec le diable pour renverser l'ancien président, est associé avec le groupe armé Séléka de majorité musulmane.
ZO KWE ZO, personne est plus que quiconque. Ainsi commencait l'ancienne constitution et ainsi commence ce qui semble être la nouvelle.
Voir si le père de la nation se passe aujourd'hui par Bangui pour tirer des oreilles à quelques personnes et que bientôt les gents puissent retourner sur leurs champs aimés et envoyer leurs enfants à l'école.
Bon courage Centrafrique.
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