Tuesday 2 February 2016

Mes chers amis de Batangafo :

Mes chers amis de Batangafo :

Demain je ferais sortir votre pagaie par la fenêtre de l´avion et je pagayerai jusqu´à trouver la courant du ciel que m´amènera chez moi avec mon autre famille. Mais avant ça je vais vous envoyer quelques mots qui puissent encore virevolter  à l´hôpital avec vous comme ces oiseaux dorés du palmier à côté du laboratoire et de l´équipe de Jean.

Aujourd’hui je dois mètre dans mon bagage le mortier qui remplira ma chambre en Espagne de l´odeur à aïeul et feuilles de manioc et le toucher doux du bois du pilon tellement caressé. Je porte aussi les cornes du premier bouc que j´ai reçu comme cadeau dans ma vie et que j´ai égorgé pour le partager avec vous comme on a partagé les moments heureux mais les difficiles aussi. Yeke oko ;-)

Il y aura la place pour la chemise et le pantalon que le couturier m´a fait avec une image bénévole de moi un peu plus mince que la réelle. J´espère trouver encore des fêtes ou je pourrais bien danser avant que la chemise exploitera complètement pour la rigolade des amis.

Bien sûr ça seras pas dans un autre bloc opératoire que je trouverais un anesthésiste  en train de danser comme Théo ou un petit chirurgien avec un cœur si grand comme Joseph. Bartholomé ne sera toujours là avec sa radio et son sourire prêt à tout. Angela ne viendrais pas de Canada pour me frapper avec sa natte et je crois non plus que je trouverais un autre Dr Francis qui m´invite à ma propre fête de départ.

J´espère au moins qu’après mes efforts Dr Arnault continuera à danser dans les fêtes à venir et à faire sortir sa langue vipérine dans le moment approprié pour laisser intacte toute sa sagesse et sa tendresse pour nos petits-enfants. Maintenant que je pense sur ça, je vois un style similaire en major Félix et l´équipe inoubliable de la pédiatrie, une aire d´anges gardiens amoureux, protecteurs et implacables quand il faut l´être. Comme Junior, Joao ou Patricia, dures seulement quand il y a besoin. 

Je souhaite que vous soyez tous déjà en train de suivre les conseils de Dr Alain et du délégué pour pardonner les uns aux autres les petits défauts et continuer à travailler comme la grande famille que vous avait réussi à maintenir unie contre la peur, les ruptures, les changements subits et les feux de la guerre. Keté keté

Vous avez développé une patience et tranquillité comme celle du major Marcel, un espoir inébranlable comme ce de Romaric dans les moments plus obscurs et vous avait déjà sorti de beaucoup des problèmes depuis 2006, demandez des exemples à major Clément. Vous êtes vraiment « sans frontières », comme Gaspar, Angie, Didier, Awad et la courageuse équipe de la promo santé et de la périphérie. Et sans perdre jamais la joie ni même l´élégance, comme sage Laure, Nina et l´équipe de la maternité au complet. 

Peut-être « Il faut tout avaler », comme disait major Guy avec la voix puissante de l´empereur Bokassa, mais toujours avec son sourire, avec ce de Bonheur qui peut fait rire même aux ex enfants soldats qui ont tellement souffert, avec celle de tous vous. Avec la sourire géante, transparente et inimitable de la Centrafrique.

Prenez soin de Thierry, Aude et du reste des expats. La Nutella et la bonne humeur d´Albert ne seront pas suffisants sans votre appui, sans le café et l´amour de Jacqueline, sans les blagues des gardiens, des chauffeurs et la grande équipe de la logistique qui ferait encore une fois le miracle de tout reconstruire. 

Zo kwe zo. Un homme est un homme. Je suis seulement un homme qui vous quitte, mais vous êtes une grande famille adorable et invincible. Mes mots partent déjà avec les oiseaux dorés du palmier, et un petit morceau de mon cœur reste avec vous, peut être caché sous le fleuve derrière une de ces masques aquatiques des quelles Isidore m´a raconté des belles histoires. 

Singila à tous. Vraiment Singila mingi. 

Et on reste ensemble, toujours. Yeke Oko.                                                            


1 comment:

Diego said...

Aun sin conocer a la gente de la que hablas, me he emocionado leyendo tu carta, César. Haciendo grupo, empatizando, y resaltando y extrayendo lo mejor de cada persona no tienes parangón ;-). ¡Nos vemos pronto!